Votation : un souffle d’espoir

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Au-delà de la question de La Poste, la votation sur son avenir a une portée qui dépasse la question posée : une remise en question de la pensée unique et une nouvelle forme de prise de parole. Les réactions de la majorité en sont  la meilleure preuve. Analyse :

La participation à la votation citoyenne sur l’avenir de la poste a été massive et avec plus de 2,1 millions de participants, c’est-à-dire 4% des personnes inscrites sur les listes électorales, nous avons un évènement d’une ampleur que l’on n’avait pas observée depuis longtemps. Rapporté au nombre de points de vote, cela représente un score supérieur au score de l’UMP aux dernières élections Européennes. Cette ampleur est corroborée par un sondage de l’IFOP qui fait ressortir que 59% des français seraient pour un référendum, et 43% des électeurs de droite. Cette votation montre que nous pouvons peser sur la société et que c’est par la mobilisation de chacun autour de ses valeurs que nous pourrons vers changer les choses.

Cette mobilisation montre que les français ne croient plus que le libéralisme est la meilleure solution et qu’ils commencent à remettre en cause la pensée unique qui nous gouverne depuis plus de 20 ans. En prenant la parole, les français ont envoyé deux messages. Premièrement le changement de statu de La Poste n’est pas le meilleur moyen d’améliorer le service rendu comme le démontre les expériences de nos voisins. Deuxièmement, l’objectif des services publics n’est pas uniquement la productivité. En prenant la parole, les français ont aussi montré leur perte de confiance dans les hommes politiques car ils ont en mémoire les promesses faites et non tenues sur France Télécom et GDF pour laquelle Nicolas Sarkozy avait juré en 2004 qu’elle ne serait jamais privatisé avant dans donner le contrôle à ses amis du Fouquets. Cette votation montre que nous aspirons à une autre société.

La réaction de la droite est caricaturale et démontre une fois de plus son autisme et sa volonté de minimiser la portée d’un tel évènement. Christian Estrosi, a ironisé sur la consultation qui lui rappelle « les grandes heures de l’Union Soviétique. » et a exprimé de « sérieuses réserves » sur la façon dont a été organisé ce scrutin « sans valeur juridique ». Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a dénoncé une « vaste manipulation. ». « Ce précédent fâcheux par son caractère anti-démocratique et mensonger ne visait (…) qu’à semer le trouble et le doute dans l’esprit des Français sur un sujet majeur impliquant directement l’avenir de notre poste, celle de ses 300.000 salariés et donc de l’ensemble de notre pays », écrit dans un communiqué le porte-parole adjoint, Dominique Paillé, et d’ajouter « Elle prouve que la gauche n’aime pas nos entreprises publiques, qui méritent un meilleur traitement et plus de respect que cette mascarade ». A écouter, lire ces réaction les participants seraient des membres de l’ultragauche, anti-démocratiques qui ne comprennent rien au bon fonctionnement de la société, comme si remettre en cause la pensée unique signifiait que l’on adhère aux idées de l’ultragauche, comme si l’ultragauche avait une telle audience, comme si les 2,1 millions de participants étaient contre la démocratie. Se cache derrière ces réactions une peur devant l’expression non contrôlée des citoyens, Jean-Pierre Raffarin, a tenté de ramener un peu de raison : « Je dis attention à cette démocratie participative : qui est représentatif ? Le peuple français et pas une partie du peuple français. Je me méfie de ces comités : même s’il y a deux millions de personnes, ce n’est pas le peuple » et de réclamer un retour aux fondamentaux : « Revenons à des principes démocratiques ».

Aussi, pourquoi refuser un referendum qui respecterait toutes les bonnes règles de la démocratie et qui permettrait de savoir si les participants n’étaient que représentatifs d’une extrême gauche ignare. Nicolas Sarkozy considérait il y a juste un peu plus d’un an qu’il fallait donner aux citoyens la possibilité de s’exprimer sur « tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent » et il avait raison. Il peut le faire, qu’attend-il alors ? « Il faut dépassionner le débat et le confier aux experts. Que connaît madame Michu à la concurrence du secteur postal? La démocratie participative ne vaut que sur des sujets simples. Sinon, c’est la porte ouverte à tous les populismes. Et pourquoi pas un référendum sur la politique fiscale ou le nucléaire tant qu’on y est? ». Avec cette déclaration, Nicolas Sarkozy a sifflé la fin de la récré et nous démontre un fois de plus qu’il méprise les français et qu’il ne faut jamais croire ce qu’il dit.

Il est important de continuer le combat.

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