Jeunes : une génération sacrifiée

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Les jeunes sont les premières victimes de la politique du gouvernement actuel. Une étude de l’OCDE sur le bien-être des enfants classait la France en 14ème position sur 18 ! L’accentuation de la rigueur et la réforme des retraites ne va qu’accentuer cette dérive. Or c’est cette jeunesse qui est la principale richesse de la France. Acceptons d’investir sur cette jeunesse, sortons de nos égoïsmes et de nos visions court termistes, exigeons un changement de politique.

De la prime enfance à l’entrée dans la vie active, la jeunesse est victime de la politique du gouvernement et plus particulièrement la jeunesse issue des milieux les moins favorisés.

L’accueil des jeunes enfants : Un nouveau décret abaisse la proportion de personnels qualifiés dans les établissements d’accueil des enfants de moins de 6 ans et réduit le taux d’encadrement. Il met aussi fin à la scolarisation des enfants de 2 ans. Ici aussi les études démontrent que cette sociabilisation lors de la prime jeunesse est importante pour le développement des enfants. Alors que le système français est l’un des plus inégalitaires, les évolutions mises en place vont encore les accentuer.

L’école : Les effectifs de l’éducation nationale baissent tous les ans avec des effets dévastateurs en zone d’éducation prioritaire. Pour l’année 2010-2011 c’est encore 16 000 postes qui seront supprimés. Pour atteindre un tel résultat le ministre de l’éducation nationale prévoit d’augmenter le nombre d’élève par classe alors que des études récentes, mise au pilon par le ministère, montre que le nombre d’élève par classe a un impact sur les résultats des élèves. Il envisage aussi de supprimer progressivement les réseaux d’aide aux enfants en difficulté. Enfin, la réforme des rythmes scolaires ressemble plus à un moyen de réduire les effectifs que de répondre aux problèmes des enfants. En effet, il est envisagé de réduire les horaires de l’après-midi après avoir supprimé l’école le samedi il y a seulement 2 ans. On risque fort de rester sur la semaine de 4 jours avec des activités facultatives au rabais, voire payante, en fin de journée. Ces nouvelles mesures vont elles aussi aggraver les inégalités générées par le système français. Par ailleurs, contrairement à ce que le gouvernement voudrait nous faire croire, la France est l’un des pays développé qui dépense le moins par élève, et ce que ce soit en primaire, au secondaire ou pour les études supérieurs et l’effort consacré par la France à l’éducation est en baisse depuis le début des années 2000 ! Certes, ce n’est pas le montant dépensé qui fait la performance d’un système éducatif, mais force est de constater que le taux de scolarisation à 18 ans est passé de 85% à 78% entre 1995 et 2007.

L’entrée dans la vie professionnelle : lorsque l’on parle de la réforme des retraites on pense en général aux séniors et à la fin de carrière. Or, en période de chômage, les réformes de 2003 et celle en cours ont un effet direct sur l’emploi des jeunes. En effet, c’est la population qui a vu sont taux de chômage le plus progressé depuis 2008 alors même que le taux avant la crise était déjà élevé. A l’inverse, les plus de 55 ans ont moins souffert que la moyenne du fait de la réforme de 2003. Ici encore, ce sont les moins diplômés qui souffrent le plus et donc, ici encore par effet de ricoché, les jeunes issues des catégories sociales les moins favorisées.

Pour sortir de cette situation, il est important que la France réinvestisse sur sa jeunesse. Cet investissement doit s’accompagner d’une réforme de l’éducation nationale et plus globalement de la politique. Si la France a un projet ambitieux pour sa jeunesse, les différentes corporations accepteront plus facilement les réformes. Certes notre gouvernement a une responsabilité dans la situation actuelle Ce n’est pas de discours dont nous avons besoins mais d’actions concrètes et les effets d’annonce, les doubles discours de Nicolas Sarkozy ne sauraient suffire. Toutefois, nous sommes tous responsables et la situation actuelle est aussi le résultat d’une montée de l’individualisme, du chacun pour soi. C’est un projet de société que nous devons construire ensemble, c’est une exigence que nous devront avoir vis-à-vis des candidats à l’élection présidentielle de 2012.

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