Sarkozy : mes vérités

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Le 12 juillet 2010 Nicolas Sarkozy a eu une phrase qui en dit long : « J’essaie toujours de dire la vérité, en tout cas la mienne. ». Cette phrase contient en creux deux idées qu’il faut toujours garder à l’esprit quand on écoute le président.

  1. Il ne dit pas toujours la vérité soit parce qu’il ne répond pas à une question (mensonge par omission) soit parce qu’il ment effectivement ;
  2. La vérité est une notion relative, elle ne vaut donc que pour celui qui la dit. Il arrive ainsi a se convaincre de certaines vérités qui, aux yeux de nombreuses personnes ne sont que la preuve qu’il se ment à lui-même. C’est aussi pourquoi la vérité d’un instant n’est plus celle de l’instant d’après.

Il est souvent difficile de faire la différence entre mentir à l’autre et se mentir à soi.

Exemple choisi dans son intervention.

Dans son intervention, Nicolas Sarkozy n’a pas répondu à la question de fond sur le financement illégal de sa campagne présidentielle. Cette omission ne peut que renforcer les soupçons soulevés par l’ensemble des faits qui jours après jours ressortent. De même Nicolas Sarkozy a été fort mal à l’aise pour illustrer « la république irréprochable » qu’il nous avait promise et à parler d’« indélicatesse » et de « mauvaises habitudes », c’est mots cachent mal la réalité des faits qui dans une entreprise seraient au mieux contraires à la déontologie voir qualifiables d’abus de bien social.

Ce qui revient le plus c’est quand Nicolas Sarkozy se ment à lui-même, car nous lui accorderons la présomption de ne pas vouloir nous mentir. Quand il déclare qu’il ne pense jamais à la présidentielle de 2012 « Il n’y en a qu’un qui n’a pas le droit (d’y penser) c’est moi. Parce que toute mon énergie à chaque minute doit être réservée aux français pour les sortir de la crise. » il ne peut que se mentir car autrement pourquoi se dépenserait-il tant pour dissuader le Nouveau Centre de présenter un candidat ? Pourquoi, comme l’a révélé Libération, y aurait-il eu un appel d’offre pour la communication gouvernementale de 240 millions d’euros pour 2011 et 2012 ? Personne n’est dupe sauf peut-être lui. De même, lorsqu’il déclare : « Si j’étais un homme d’argent, j’aurais fait autre chose, j’aurais fait une autre carrière. » il ne peut que se mentir. Certes il est aussi un homme de pouvoir, mais cela n’empêche pas ceci. Qui a oublié son début de mandat avec le Fouquets et ses amis, avec le yacht de Bolloré, ses limousines blanches, son augmentation de salaire… De même encore lorsque Nicolas Sarkozy idéalise le départ de ses deux ministres « ils en ont tiré les conséquences en proposant leur démission. (…) Nous l’avons acceptée. » alors que Joyandet a imposé la sienne contre l’avis du président et que Blanc a tout fait pour rester. Enfin, quand il dit « J’ai été élu » pour « résoudre ce (le financement des retraites) essentiel. (…) Depuis 1950, nous avons gagné 15 ans d’espérance de vie (…) on doit pouvoir travailler 2 ans de plus. » alors qu’en mai 2007 Nicolas Sarkozy avait opposé une fin de non recevoir à la patronne du MEDEF Laurence Parisot à propos du report de l’âge de départ à la retraite: « Je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français, je n’ai donc pas mandat pour le faire. » Il y a aussi toutes les contres vérités qui ont égrainé sont discours mais qui font tellement parties de son schéma de pensé qu’il finit par les dire en croyant qu’elles sont vraies.

Ce mal est contagieux. Par exemple Eric Woerth déclaré encore il y a peu « il n’y a aucune incompatibilité entre mon job de ministre du travail et celui de trésorier de l’UMP. (…) Je ne démissionnerai pas parce que je suis transparent. Je ne démissionnerai pas car démissionner serait reconnaître que j’ai quelque chose à me reprocher, or je n’ai rien à me reprocher. (…) Démissionner, ça ne me traverse même pas la tête. ». C’était la vérité d’avant le 12 juillet. Ce n’est plus celle de l’après.

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