Nanoparticules dans nos assiettes, Pourquoi ?

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Sans débat citoyen, nous mangeons, à l’insu de notre plein gré, des nanoparticules potentiellement à risque pour notre santé juste pour l’apparence des aliments. Tous cela pour un pseudo confort du consommateur mais plus prosaïquement pour des nouveaux bénéfices pour les industriels. A-t-on demandé notre avis ? Nous avons le droit de savoir et devons être libre de choisir.

A la différence des OGMs, personne, sauf les industriels qui les utilisent, n’est capable de dire où on en trouve, même pas l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments. Comment le simple consommateur pourrait s’y retrouver ? Plus grave, les conséquences sanitaires ne sont pas connues. L’AFSSA confesse « l’impossibilité d’évaluer l’exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l’ingestion de nanoparticules. ». Dans son rapport du 24 mars 2010 l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’environnement et du Travail conclu « Le risque ne peut pas être évalué, il ne peut donc être exclu. » et recommande un « étiquetage compréhensible » des nanoaliments ainsi que la mise en place d’un « outil simplifié d’évaluation des risques. ». L’utilisation de ces nanoparticules se développe rapidement. L’AFSSET dénombre plus de 600 produits de consommation concernés et le marché des nano-aliments devrait atteindre 20 milliards de dollars en 2010, soit quatre fois plus qu’en 2005, et le groupe de consultants Helmut Kaiser prévoit que le recours aux nanotechnologies concernera, d’ici 2015, 40% des aliments industriels.

Pour passer outre le principe de précaution le bénéfice de ces particules doit être particulièrement élevé.

  • Le silicate d’aluminium ou l’oxyde de silicium présenté comme E255 empêchent l’agglutination des aliments en poudre, fin les bloques dans le sucre en poudre, le café moulu, le riz ou les soupes instantanées.
  • Le dioxyde de silicium permet d’épaissir le ketchup épaissi
  • Le dioxyde de titane permet de blanchir les vinaigrettes

Un vrai progrès pour l’humanité ! Les nano-aliments nous apporteraient, selon leurs partisans, des avancées culinaires majeures :

  • du chocolat ou des glaces sans lipides et sans sucre, qui conservent le même goût que l’original,
  • une huile (Shemen Industries) qui inhibe l’entrée du cholestérol dans le sang,
  • un substitut alimentaire (Nanotrim de Nanonutra) qui brûle les graisses.
  • la possibilité de modifier le goût d’un aliment selon nos désirs.

Le géant agroalimentaire Kraft Foods (Etats-Unis) travaille pour concevoir de la nourriture « intelligente » et personnalisée, tels des aliments qui contiennent des centaines de nano-capsules, remplies de saveurs, de nutriments, de couleurs différentes. Imaginez demain votre café de couleur rose et au goût banane qui vous délivre votre dose quotidienne de vitamines C… Ou du chocolat qui libère des arômes de carotte tout en soignant votre gueule de bois. Formidable, non ? Comme le dit Rose Frayssinet, de l’ONG Les amis de la Terre, les nanoparticules « sont des technologies pour le confort des plus riches », je dirais pseudo-confort répondant à un besoin créé de toute pièce par la pub des industriels.

Le problème de tout cela c’est qu’il existe des doutes sur la nocivité de ces particules. Par exemple, l’oxyde de silicium en haute dose quotidienne détruit le foie des rats. De manière générale, il est difficile de contrôler le comportement de nano-particules. Elles ne répondent pas aux lois de la physique classique, mais à celles de la mécanique quantique. Les propriétés des particules, comme leur toxicité ou leur persistance biologique, varient selon leur taille. De fait, les connaissances actuelles sur les effets toxiques des nano-particules manufacturées sont très limitées. « Les données disponibles indiquent que certaines nanoparticules insolubles peuvent franchir les différentes barrières de protection, se distribuer dans le corps et s’accumuler dans plusieurs organes, essentiellement à partir d’une exposition respiratoire ou digestive », prévenait en 2006 déjà une étude de l’Afsset. Les nano-particules se diffusent dans les alvéoles pulmonaires, le sang, la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau, ou le placenta. A ces risques sanitaires, et comme pour les OGMs, il y a les risques environnementaux et la privatisation du vivant ou de combinaisons d’atomes par des brevets industriels.

A la différence des OGMs, pour les nanoparticules pas de réglementation. En effet, concernant la production et la mise sur le marché, seules les substances chimiques produites en quantité supérieure à une tonne par an sont soumises à un avis. Vu la taille des nano-particules, cette quantité de production n’est pas toujours atteinte ce qui exclu le plus souvent les nanoparticules des contrôles. Et pour le moment, aucune obligation d’étiquetage n’existe. « Dans le cas des OGM, nous avons obligé Monsanto à rendre publiques des études partielles de toxicité dissimulées au public. Des études semblables n’existent pas sur la nocivité des nanoparticules » souligne la Fondation Sciences citoyennes. « Et les lanceurs d’alerte sont actuellement dissuadés par tous les moyens (poursuites en justice…) de briser la propagande officielle ». Le pseudo débat sur les nanoparticules est un exemple de la pression des industriels et de l’état.

Comme pour les OGMs, les industriels essayent de nous expliquer que c’est pour le bien de l’humanité. Des nanos qui

  • augmenteraient la productivité agricole ;
  • permettraient de lutter contre la faim ;
  • nécessiteraient un dosage moins important que les pesticides actuels, et ne causeraient aucun mal aux insectes avec les nanocides intelligents.

Le fait que ce soit des firmes comme Monsanto, Bayer ou Syngenta qui les développent ne peut qu’inviter à rester très prudent sur le sujet !

Aujourd’hui nous mangeons sans le savoir des nanoparticules. On nous dit pas les risques associés que l’on prend. Nous avons besoin de plus de transparence, nous avons le droit de savoir, nous avons le droit de choisir en pleine connaissance des risques et des questions. Nous devons pouvoir dire non aux nanos et oui aux morceaux dans le sucre.

Pour en savoir plus :

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