Ecole, tout s’achète

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Derrière le sacro-saint principe d’efficacité, nous devrions trouver normal que la présence des élèves soit rémunérée en monnaie sonnante et trébuchante. Je pense radicalement l’inverse, une société qui en arrive là a perdu tout sens des valeurs et traduit la domination des forces obscures que nous portons chacun en nous.

Certes, nous ne tombons pas dans les extrémités du Royaume-Uni qui offre une rémunération pour la présence et les récompenses sont collectives et servent à financer des projets. Cela devrait nous rassurer.

La mesure n’est qu’un test qui vise à enrichir notre connaissance : « Le corpus d’évaluations que ce programme va produire augmentera notre connaissance sur l’impact d’un ensemble de dispositifs : elle permettra de hiérarchiser, de distinguer ce qui marche bien de ce qui marche moins bien ; de repérer les projets inventifs, mais irréalistes, ou ceux qui sont classiques, mais excessivement coûteux au regard de leurs effets. L’évaluation ne se substitue pas au débat public. Mais elle lui apporte des faits, qui ne peuvent être construits qu’à travers l’expérimentation. » explique Marc Gurgand, président du conseil scientifique du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse dans Le Monde daté du 14 octobre 2009. Si nous ne sommes pas d’accord, c’est que nous sommes des dogmatiques obscurantistes.

Le Haut-Commissaire à la jeunesse, Martin Hirsch considère dans Libération du 6 octobre 2009 que cette expérience est conforme aux principes républicains et qu’ « il faut arrêter les fausses pudeurs » comme si les valeurs, l’humanisme étaient réductible à de la pudeur. Ce serait la porte ouverte à toutes les dérives et nous savons où ce type de discours a pu conduire les sociétés.

Ces réactions illustrent selon moi la dérive de nos sociétés occidentales : prima de l’efficacité sur les valeurs, prima de l’argent sur l’éducation, renoncement à nos conviction par dépit. Elles sont la preuve que nous laissons de plus en plus de place à notre part d’ombre qu’à la lumière qui est en nous. Cela s’appelle peut-être la décadence, cela fait peut-être partie du cycle de vie des sociétés. Mais quand je vois de telle chose, une seule envie me viens, celle de crier, celle de dire stop.