L'homme et la société : jeux de miroirs 3/3

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L’émergence du débat sur l’identité nationale m’a obligé à mettre entre parenthèse cette série d’articles afin d’essayer de mettre en œuvre ce que j’écris, de vivre mes principes. L’enjeu de ce débat est semblable à ce tonneau de vin dont je parlais dans la première partie, la différence vient que le royaume de l’histoire était gouverné par un bon roi qui fait appel au meilleur de chacun alors que le notre est gouverné par un Président qui flatte notre part d’ombre. Cette expérience est aussi riche pour ressentir la difficulté qu’il y a à rester seulement dans l’action et à ne pas se fixer des objectifs de résultats.

Avant de revenir sur la question du débat sur l’identité nationale, je souhaite parler de la grippe A H1N1 et plus particulièrement de la vaccination qui devait initialement être l’objet de mon développement. Nous abordons ici un sujet de santé publique, un sujet dans lequel le collectif devrait primer sur l’individualisme. En effet, l’enjeu premier de la vaccination n’est pas de protéger tel ou tel de cette grippe que tout le monde s’accorde à considérer comme moins dangereuse que la grippe saisonnière mais d’éviter que le virus mute vers une forme plus dangereuse. Or, quel a été le discours du gouvernement, vaccinez vous pour vous protéger de la grippe, du risque de pandémie. Ce discours est doublement voué à l’échec : il est incohérent avec le discours sur la non dangerosité de cette grippe et n’arriveras donc pas à mobiliser massivement sur ce thème de la peur ; il ne joue pas sur la responsabilité collective qui aurait pu créer un élan. Par exemple, je ne me ferais sans doute pas vacciner car je pense que c’est inutile étant donné l’approche retenue et qu’en plus je ne souhaite pas cautionner, conforter le gouvernement dans sa stratégie de communication alors que si le discours avait été sur la responsabilité je n’aurais pas hésité. Alors pourquoi un tel choix ? Ma conviction est que premièrement l’individualisme est une « valeur » forte de notre gouvernement, plus forte que la solidarité et le collectivisme et que deuxièmement notre Président croit en une communication qui s’adresse à nos peurs.

L’émergence du débat sur l’identité nationale est une excellente occasion pour illustrer mon propos.

  • Un tel débat est soit une occasion de mettre en avant les valeurs humanistes qui font de mon point de vue le ciment du pacte républicain de la France. Par exemple pour Stéphane Hessel, ancien résistant et déporté, il faut défendre aujourd’hui l’esprit de la résistance « il nous appartient tous ensemble de veiller à que cette société reste une société dont nous puissions être fiers, c’est-à-dire pas une société où on expulse les sans papiers, pas une société où l’on diminue la sécurité sociale, pas une société où la presse et les médias sont largement entre les mains des possédants. »1. C’est aussi une occasion pour laisser parler ses peurs, son besoin de rempli voire sa haine comme sur le site Le vrai débat sur l’identité nationale créé par le Front National. L’intention et l’orientation qui en a été donné vont dans la seconde direction. Tout le montre, que ce soit la circulaire de M. Besson ou le Discours de Nicolas Sarkozy.  En revanche, c’est nous qui en ferons ce qu’il sera, il sera le reflet de ce que nous y mettrons.
  • Ce que j’observe depuis presque un mois c’est un rejet important, rejet qui se traduit le plus souvent à laisser la parole à ceux qui ont peur, à laisser l’ombre gagner, à laisser le côté obscure de la force prendre le dessus. Sur le site de débat que j’ai ouvert j’ai un nombre de visiteurs appréciable pour un début, une trentaine par jour en moyenne, qui regarde 5 pages et passe plus de 5 minutes sur le site mais le nombre de commentaires, de votes, de contributions sur le forum restent extrêmement faible, désespérément faible ! Pire, étant sur une mailing liste d’un courant d’un parti politique j’assiste à des échanges nombreux dans lesquels on parle des questions de personnes et pas des choses importantes pour la société. Après la phase de colère, j’ai décidé d’agir, de prendre la parole afin de parler du débat sur l’identité nationale. Résultat, aucun retour mais toujours autant de blabla sur les questions de personnes.
  • A titre personnel, dès que j’ai entendu parler de ce débat j’ai d’abord été choqué et j’ai eu le besoin de partager mon indignation. Puis, essayant d’être cohérent j’ai voulu prendre la parole. Le site officiel de Monsieur Besson ne permettant pas le débat et pratiquant la censure (j’ai encore deux propositions qui ont été censurées aujourd’hui !), j’ai décidé de créer un espace alternatif. De même, lorsque M. Sarkozy a prononcé son discours sur l’identité nationale je n’ai pu retrouver le calme en moi qu’après avoir montrer les mécanismes pervers et manipulatoires de sa rhétorique. Pendant tout ce temps j’étais dans l’action, j’étais cohérent avec moi-même et cette mise en action produisait une sensation de calme. En revanche, elle est éphémère car je suis incapable de ne pas faire de ce combat un objectif à atteindre car je n’arrive pas à rendre l’action indépendante de la réalisation de l’objectif et que ce faisant j’ai du mal à rester bien juste dans l’action car les résultats tardent à venir. Je dois apprendre à lâcher prise, à être moins perfectionniste.

J’avais prévu rapidement prévu trois parties pour ce thème tellement j’avais de choses à dire. Mais je n’ai pas toujours pas fini et je serais contraint d’ajouter une quatrième.

1. Propos issus du film « Walter, retour en résistance » de Gilles Perret. Ce film hérisse l’UMP en Haute-Savoie dont Bernard Accoyer.

L’homme et la société : jeux de miroirs, partie 1

L’homme et la société : jeux de miroirs, partie 2

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