Comprendre et penser l’individu, la société et la relation entre eux est au cœur du changement. Sans cet exercice nous restons prisonnier des modèles existants et ne pouvons agir sur eux. Ce n’est pas en un post que nous répondrons à ces questions mais je vous propose une première introduction en partageant mon expérience.
Pendant longtemps, prisonnier du modèle culturel dominant, j’ai été convaincu que, d’une part, l’homme n’était pas intrinsèquement « bon » mais dominé par ses pulsions « animales » et que, d’autre part, il était doué d’une intelligence lui permettant de résoudre les dilemmes.
Cette vision à trois conséquences :
- La loi du plus fort est le mode de relation en absence d’une société constituée ;
- Le besoin d’accumuler est le moteur principal de l’Homme, accumuler des biens matériels mais aussi immatériels (la santé, la reconnaissance…) ;
- L’utilitarisme, est le mode de résolution des dilemmes.
Animé de ces trois éléments, la société se serait développée. La loi du plus fort est particulièrement inconfortable, même pour les forts, car elle ne permet pas de profiter sereinement des biens accumulés. Aussi l’homme utilitariste a progressivement accepté de mettre des gardes fous à la loi du plus fort permettant à la société de se développer en prenant les valeurs du capitalisme, de l’économie de marché et du libéralisme (au sens européen) et en se soumettant à la tyrannie du PIB.
Des approches alternatives ont soit essayé de réguler le capitalisme afin de réduire les inégalités du capitalisme sans le remettre en cause comme les sociales démocraties soit proposé de nouveaux modèles de société comme le communisme.
Le communisme a, à mon avis, échoué car il a, dans sa vision utopique, nié la part d’ombre qui habite l’homme et, dans ses applications, utilisé, dû utiliser, la force pour essayer de soumettre l’Homme à sa vision.
Les sociales démocraties démontrent actuellement leurs limites car plus elles réduisent les inégalités moins elles ont de raison d’être, car elles ne proposent pas une autre vision de la société à la différence, car elles laissent le champ de la transformation de la société à une gauche radicale, car elle part du même postula que les libéraux. Pour ma part, hier j’étais capitaliste, humaniste, antilibéral, social démocrate et écologiste.
Depuis la chute du mur de Berlin le modèle de société basé sur le capitalisme libéral et décomplexé a remporté la victoire faute de modèle alternatif crédible et la pensée unique est au pouvoir. Une partie de la sociale démocratie la rejoint par dépit et/ou soif de pouvoir. Mais les signes de sa fin prochaine se multiplient : crises financières à répétition, réchauffement de la planète, mal être avec l’apparition de nouvelles utopies… Le modèle capitaliste du toujours plus, de la croissance du PIB, des gains de productivité, de la réduction des inégalités par la croissance de la taille du gâteau, de l’individualisme, du développement durable n’est pas durable, pas soutenable !
Changer n’est-il pas une nouvelle utopie ? A-t-on une alternative ? La crise financière n’est pas déjà terminée que nous reprenons nos habitudes !
Changer n’est pas une utopie, il faut libérer la lumière qui est en nous tout en reconnaissant notre part d’ombre. Cette lumière éclairera de nouvelles perspectives et de voir ce qui n’est pas sous les lampadaires de la pensée unique. Reconnaitre notre part d’ombre nous permettra de nous libérer des chaînes, des peurs qui nous empêchent d’avancer sur ce chemin.
Changer est de notre responsabilité à chacun, mais individuellement nous ne pouvons pas grand-chose. Nous devons peser sur la société, politique notamment afin qu’elle nous tire et renonce à la facilité du populisme qui consiste le plus souvent à flatter notre part d’ombre plutôt que de faire appel à notre part de lumière. L’écologie est la preuve que cela peut marcher. Toutefois, il ne faut pas tomber dans le piège de l’ultra-gauche qui, in fine, fait le jeu du modèle actuel en répondant au populisme de droite par un populisme de gauche.
Changer nécessite de travailler au niveau de l’individu, de soi. Changer nécessite de travailler au niveau de la société en étant un acteur responsable et pas une victime et ce même si la tâche paraît impossible. Enfin, changer nécessite de revoir la relation entre l’individu et la société. Aujourd’hui je suis humaniste, écologiste, promoteur d’une nouvelle société.
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